Yennayer serait composé de mots AMAZIGH: yen (premier ou un) et ayer (mois). On pourrait de même rapprocher son nom au mois de Janvier ; yennayer ou ennayer serait la forme nord-africaine de ce mois ouvrant une nouvelle année.
Le vocable yennayer s’apparente au terme latin enneyer (janvier). Il est le plus utilisé dans l’univers culturel berbère, même si le Kabyle a tendance à employer parfois « ixf u segwas » (le début de l’année) ou encore « tabburt u segwas ». Les At Waziten (les berbères de Libye) préfèrent « anezwar n u segwas » (introduction de l’année). Ce mois marque les débuts du solstice d’hiver. Le soleil entame sa remontée. Les jours encore très froids se rallongent et instaurent l’espoir d’une meilleure année. Il est ritualisé d’une manière assez significative.
Légende
Dans les Aures et en Kabylie, la veille, la maison est méticuleusement nettoyée et embaumée à l’aide de diverses herbes et branches d’arbres (pin, etc.). Elle ne le sera plus, durant les trois jours suivants sinon le balai de bruyère, confectionné pour la circonstance par les femmes lors de leur sortie à la rencontre du printemps (amagar n tefsut), blesserait les âmes errantes. On procède au changement des pierres du kanun (inyen n lkanun).
Le mois de yennayer est marqué par le retour sur terre des morts porteurs de la force de fécondité. Durant la fête, les femmes Kabyles ne doivent pas porter de ceinture, symbole de fécondité. Celles transgressant la règle subiraient le sortilège de la stérilité. "Imensi n yennayer "
Repas
La veille donc de cette fête, le repas est frugal.
- gâteaux/galettes : lesfenj (des beignets), tiγrifin (crêpes) ;
- plat des « sept légumes » fait uniquement de plantes vertes ;
- viande (volaille, chevreaux ou moutons) ;
- friandises (fruits secs comme figues sèches, amandes, noisettes, dattes..).